Echo doppler et interventions pour les grosses jambes à Paris 16

Trop souvent, je recevais à ma consultation des patientes adressées pour un bilan artério-veineux dans le cadre du bilan d’une « mauvaise circulation » des membres inférieurs, jambes lourdes, grosses jambes, œdèmes …

Mon échographie-Doppler retrouvait des artères et veines normales. C’était insuffisant pour rassurer la patiente. Maintenant, je peux faire mieux pour déceler les causes de ces grosses jambes.

 Ma consultation « grosses jambes et lipœdème » va confirmer (ou infirmer) un lipœdème et proposer un traitement pour cette pathologie relativement récemment mieux connu et mieux traitée. Une conférence de consensus (2018) a permis d’en affiner les principales caractéristiques.

1/ L’interrogatoire précise :

  • Une prédisposition génétique avec des grosses jambes chez les femmes d’une même famille
  • L’apparition des premiers signes souvent à la puberté
  • Les jambes sont douloureuses à la pression et les hématomes (bleus) sont fréquents.
  • L’absence d’effet favorable des régimes amaigrissants. Il existe très souvent une surcharge pondérale.

2/ L’examen clinique : les deux jambes sont « grosses » avec une différence entre le haut du corps – normal -et le bas. La surcharge graisseuse respecte le pied avec aspect en » tuyau de pipe ou en colonne égyptienne. On peut aussi voir des dépôts graisseux au niveau des fesses (culotte de cheval) comme dans la cellulite (fig.1)

3/ L’échographie Doppler : C’est un examen indolore comprenant l’enregistrement des flux et la visualisation des veines et artères des membres inférieurs, puis la mesure de l’épaisseur des tissus sous cutanés et l’appréciation de la composition de ces tissus par élastographie.

L’élastographie apprécie la dureté des tissus. Largement utilisée pour l’examen des seins, de la thyroïde, et du foie, son application est récente en angéiologie.

La sonde d’échographie mesure tout d’abord l’épaisseur du tissus sous cutané en un point précis (au- dessus de la malléole interne). Normalement elle est inférieure à 10 mm. En cas d’œdème, elle peut dépasser 20 mm (tableau I) : cela permet de quantifier la gravité de l’œdème.

Mesure en mm

Classification Lipoedème

12-15

Minime                  d                    g

15-20

Modéré                 d                   g

>20

Net                         d                  g

>30

Sévère                   d                   g

Ensuite la sonde d’échographie applique une compression : plus le tissus est mou, plus il est compressible et donc l’épaisseur va diminuer. Une échelle de couleur permet de différencier les tissus durs (en bleu) et les tissus mous (orangés jaunes ou verts) (fig.2) 

L’examen clinique : les deux jambes sont « grosses » avec une différence entre le haut du corps – normal -et le bas. La surcharge graisseuse respecte le pied avec aspect en » tuyau de pipe ou en colonne égyptienne. On peut aussi voir des dépôts graisseux au niveau des fesses (culotte de cheval) comme dans la cellulite.

L’apport de l’échographie avec élastographie

  • Confirme le lipœdème et différencie les formes minimes ou sévères
  • Guide le traitement en fonction de la structure ferme ou molle des tissus
  • Donne des mesures précises permettant de suivre l’effet des traitements
  • Elimine d’autres pathologies : en particulier varices ou dilatation des travées lymphatiques, relevant d’autre traitement et pouvant de plus être associées au lipœdème.

La prise en charge souvent pluridisciplinaire repose sur :

  • La gestion du poids : capitale, gérée au mieux par une diététicien nutritionniste.
  • La prescription d’une compression médicale et éventuellement de drainage lymphatique manuel s’il existe une insuffisance veineuse et/ou lymphatique
  • La correction d’un éventuel affaissement des voûtes plantaires
  • La consultation d’un chirurgien plasticien, hautement spécialisé dans le lipœdème.